SYNOPSIS :

Janvier 1313. Andreas St-Loup, dit l’Apothicaire, découvre dans sa boutique une pièce qu’il avait oubliée… Il comprend alors que vivait là une personne mystérieuse, effacée de toutes les mémoires. L’apothicaire, bientôt poursuivi par d’obscurs ennemis, accusé d’hérésie par le roi Philippe le Bel et l’Inquisiteur de France, décide de mener l’enquête. Le voilà sur les routes : de Paris à Compostelle jusqu’au mont Sinaï, l’aventure sera longue et périlleuse.
MON AVIS :
Bon, bon, bon… Ce qui devait arriver arriva, j’ai tourné la dernière page… Il y a des livres comme ça, que tu n’arrives pas à lâcher tant tu veux par force connaître la suite et en même temps tu te dis « Ouais… C’est bien gentil mais une fois que ce sera fini, tu vas faire une dépression alors FREINE TOI BON SANG !!!!! » Quoi qu’il en soit, je l’ai terminé, je suis malheureuse mais je me suis régalée ^^
J’ai quasiment tout lu de lui, et plus ça va, plus je me dis qu’il sait vraiment tout faire !
Pour l’histoire, on va donc faire la connaissance d’Andreas Saint Loup, apothicaire parisien, orphelin élevé dans un monastère, paradoxalement (ou pas) « légèrement » athée, et doté d’un sarcasme décalé pour l’époque mais carrément jouissif ! Sa raison va donc être mise à rude épreuve quand un matin, il découvre chez lui une pièce qu’il avait totalement oubliée, dans laquelle personne n’avais visiblement mis les pieds depuis 10 ans qu’ils habitent ici, mais qui est tout de même dans un état impeccable… Accusé d’hérésie par le Roi de France, poursuivi par l’Inquisiteur Guillaume Humbert et par deux mystérieux cavaliers, il va donc être obligé de fuir, essayant de comprendre ce qui lui arrive, sans vraiment savoir de quoi on l’accuse.
Parallèlement, on va suivre Aalis, une jeune fille de 15ans, fille de drapiers à Béziers et dont l’amitié avec Zaccharias, un vieux juif reclus à l’écart de la ville, va la pousser sur les routes, pour finir par rejoindre, comme on s’en doute, celle d’Andreas.
Ce livre est juste une merveille !! L’histoire est captivante et d’une richesse incroyable, tant sur le plan historique, que sur la philosophie qui se dégage de l’oeuvre… L’auteur ne ménage pas son travail et nous offre des connaissances énormes sur l’Histoire de France, la religion, la médecine, l’herbologie, etc… mais sans jamais que ce soit lourd ou prétentieux. Il a une plume magnifique, qu’il adapte à chaque roman en fonction du thème et des personnages, tout en conservant son humour ! Je compte même plus le nombre de citations que j’ai gardé de côté tellement ça donne à réfléchir, ou juste parce que je me suis piqué un fou rire…
Il nous fait vraiment rentrer dans son univers et sa manière de penser et c’est aussi ça qui est magique dans la lecture de manière générale, c’est quand tu arrives à capter ce petit morceau d’âme de l’auteur, quand en plus de te faire rentrer dans le monde de ses personnages il parvient à te faire rentrer dans son monde à lui… Sa vision de l’Homme et de la religion, sa passion pour les loups, son « amour de l’amitié » et l’importance que la communauté, le voyage et la famille qu’on se choisit ont pour lui… C’est juste magnifique…
Les personnages sont géniaux et super attachants ! Ils ont chacun des caractères totalement différents mais au final ils se complètent à merveille ! On va de rebondissements en rebondissements, on ne s’ennuie pas une seconde… Puis quand on voit à quel point l’auteur s’éclate à remodeler l’Histoire et à combler ses trous avec des événements totalement fantasques, en s’adressant directement au lecteur, en disant « On vous a menti toutes ces années, on a plus entendu parler de lui mais maintenant on comprend mieux pourquoi… » t’es obligé de t’éclater toi aussi !! ^^
Du 5/5, aucun bémol et quant à la fin, si j’ai dû méditer un petit moment dessus après avoir refermé le livre, je l’ai trouvé très bien quand même… Elle amène plus une réflexion philosophique sur la vie et ce que tu en fais, qu’une explication comme on aurait pu l’attendre à premier abord… A chacun d’en tirer une morale et au final c’est pas plus mal !!
– Pour l’instant, mon chemin à moi n’a rien de réjouissant.
– C’est sans doute que tu ne vis pas ta vie, Aalis. Tu occupes ton esprit à te plaindre de l’injustice de ce monde, comme s’il t’étais redevable. Mais le monde ne te doit rien. Personne ne te dois rien. Tu es seule. Nous sommes tous seuls. C’est à toi de faire de ta vie un agréable chemin. Si tu comptes sur les autres pour donner un sens à ton existence, tu cours à la catastrophe. Peut-être devrais-tu arrêter de subir une vie qui n’est pas la tienne, et commencer celle qui te donnera satisfaction. La vie est une route. Tu peux choisir de traîner les pieds, de marcher sur le bas-côté, tu peux choisir de suivre le troupeau sans lever le front, ou bien tu peux chercher ton propre chemin, sans te soucier de celui qu’on veut t’obliger à prendre. Décider que nul autre ne peut marcher à ta place. C’est à toi de voir. Tu as deux routes possibles, mon enfant. Celle qu’on ouvre pour toi, ou celle que tu te destineras toi-même.